Le « Red Centre » sous la pluie

Après la magnifique rando à Kings Canyon, nous voici partis pour la célèbre Palm Valley. Oui mais voilà… la pluie a repris de plus belle lorsque nous étions encore à King Canyon et ensuite, elle s’est encore intensifiée (c’est apparemment le cas sur toute l’Australie dû à l’ouragan qui a sévi dans le Nord). Notre route, qui est maintenant une piste de sable, s’est transformée en un mélange de sables mouvants et de boue, avec la sensation de conduire sur de la neige verglacée. La conduite est vraiment sportive entre trous, boue collante et énormes flaques d’eau. Nous ne croisons pas âme qui vive et une seule voiture de toute l’après-midi. Finalement, des rivières se sont formées et des arbres en travers de la route nous empêchent de nous rendre à Palm Valley et à plusieurs autres endroits. La plupart des routes sont désormais fermées. Ici, il n’y a rien où dormir ou s’abriter à des kilomètres à la ronde et nous sommes contraints de nous mettre en bord de piste, sur un carrefour, pour trouver un minimum de sol dur et lever notre camp sous une pluie torrentielle et un vent impétueux. 😩
Quelle aventure!!!

Si vous pensez que l’aventure s’arrête là, vous vous trompez! Après une lueur d’espoir matinale, nous voilà repartis sur la route/piste afin d’espérer rejoindre Alice Springs. Oui mais voilà, la tempête de la nuit a vraiment fait des ravages et il y a eu des conséquences: nous voici devant une rivière (normalement asséchée) dont les flots et le courant sont clairement trop importants pour la traverser. Pourtant, cette rivière nous sépare de la seule pompe à essence de cette région. Oui car ici dans le centre australien, tant l’eau que l’essence ou encore la nourriture, sont des denrées rares dont il faut s’approvisionner dès qu’on peut. Nous avons vraiment l’impression de revivre notre voyage en Namibie!
Il est donc impossible pour nous de rejoindre Alice Springs par cette route, d’autant que, d’après les Aborigènes, deux autres rivières encore plus hautes nous barrent la route plus loin. Nous n’avons donc pas le choix que de rebrousser chemin jusqu’à Kings Canyon que l’on rejoint après 230 km de piste boueuse bien «sport» afin de trouver la prochaine pompe à essence. Et de là, il nous restera encore des centaines de kilomètres avant d’espérer rejoindre Alice Springs pour attraper notre vol du surlendemain. Seul léger soucis, nous n’avons juste pas assez d’essence pour rejoindre Kings Canyon… Nous devons trouver le moyen de traverser cette rivière pour aller chercher de quoi compléter notre réservoir avant de reprendre la route.
Option n° 1: traverser à pied. Facile, mais ensuite, il faut marcher 3 km, puis la même distance avec des jerricanes remplies d’essence. Décision: bof…
Option n° 2: attendre le dégel… euh la décrue de la rivière. En général, ça prend quelques heures, ou parfois beaucoup plus selon les locaux. Bref, on ne sait pas. Décision: bof…
Par chance, la bienveillance des gens sur place, habitués à ce genre de situations d’entraide entre peuples aborigènes, nous permettra d’obtenir un bidon d’essence. Cela afin d’abreuver quelque peu notre caisse et de pouvoir prendre la route un peu plus sereinement jusqu’à la prochaine étape 🙏🏻
Au final, nous aurons fait 900 km supplémentaires (détours), mais aucun incident à déplorer et c’est le plus important. 🍀

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